14 octobre, 2006

MOI BOUKI - JAXAAY !

AU SÉNÉGAL ON DÉCOUVRE À CHAQUE INSTANT QUE LA RÉALITÉ A ÉPUISÉ LES RESSOURCES DU THEATRE. VIVE LE THEATRE DE LA RÉALITÉ !

LE THEATRE DE LA REALITE
présente :

" MOI BOUKI - JAXAAY ! "
De Joseph Gaï Ramaka





http://theatre-de-la-realite.blogspot.com/

CETTE HISTOIRE DÉBUTE AU BORD D'UN LONG FLEUVE TRANQUILLE 106 ANS AVANT 2006


ACTE 1 : "UN LONG FLEUVE TRANQUILLE"

Au bord d'un long, long fleuve tranquille, Bouki et sa bande ...

BOUKI :
Je saute ?

LES COPAINS :
Oui saute si tu oses!

Et BOUKI saute dans le fleuve. Il « boit la tasse » et manque de se noyer.
Sur la berge, ses copains, les ânes, les moutons et les baobabs se tordent de rire.

Un DJINÉ vient à son secours et lui dit :

DJINÉ :
je t'ai sorti de là. Mais si tu veux que l'on te respecte, il faut devenir le roi de ton village.

BOUKI, soucieux, caresse son « Ndel » éternel ...

BOUKI :
Hi ! Moi ! Mais comment devenir le roi de mon village ?

DJINÉ :
Il faut partir au pays des Blancs et revenir avec une femme blanche et un diplôme de Blanc.

Quelques années plus tard, BOUKI, par calèche, train et bateau va au pays des Blancs et revient avec une paysanne bien blanche et des diplômes de Blanc...

Le temps passe, mais BOUKI n'est toujours pas roi de son village et le président du SANGOMAR ne le prend pas au sérieux pour le nommer ne serais-ce que Chef de Quartier dans son village!

BOUKI désespère, DJONGOLORE devient président et lui, BOUKI n'est toujours rien!

DJINÉ bien qu'à la retraite (les temps ont changé et même les DJINÉS ont le devoir de passer la main), DJINÉ donc, vient à son secours et lui dit:

DJINÉ :
Brûle des voitures, des bus, sacrifie un vieux et découpe quelques policiers qui veulent faire respecter la loi, mord la main du président DJONGOLORE qui te dépanne quand tu es dans la dèche et si on t’embête fais la grève de la faim, mais mange du couscous en cachette.

Le temps passe, BOUKI a beaucoup, beaucoup d'année... même Bokassa, Duvalier, Mobutu (ses modèles) sont tous cadavérés.
Il désespère, la reine virtuelle désespère, le prince virtuel désespère même la princesse virtuelle désespère.

Une solution : il demande au maçon du village natal de sa femme de lui trouver BEAUCOUP DE DJINÉ BLANC DE BLANC .

Bingo. Cette fois c'est bon.
Le Pouvoir lui tombe sur la tête!
Un peu trop fort sans doute…
Mais « GRAWUL ». Il n'a plus le temps :
Il a faim !
La reine virtuelle a faim !
Le prince virtuel a faim !
Les « surgë » anciens et futurs ont faim !
Et les BEAUCOUP DE DJINÉ BLANC DE BLANC ont très faim !

BOUKI :
Non ! Milliards de fois, Non !
Milliards de fois plus que le Non de De Gaulles !
« C'est plus beaucoup » : donc Je suis le plus grand.

D’ailleurs, et bien (dire hébin) maintenant mon nom c'est :

MOI-BOUKI-JAXAAY - ËSKËY !!
MOI ! Parce que c’est Moi ! JAXAAY ! Pour prendre de la hauteur… Et BOUKI ! Pour bouffer tous ce qui bouge ! »

D’abord 1 :
Un hymne natio… NON milliard de fois NON !
Un hymne INTERNATIONAL !
L'autre disait une fois Sunugalien, moi je dis trois fois Africain! .
ËSKËY !! Qui dit mieux ? MOI !
(ALIBABAKUMBANAR je suis plus rapide que mon ombre !)

D’abord 2 :
L'autre disait millions, moi je dis milliard de milliards !
ËSKËY !! ALI-BABA-KOR-MOI-BOUKI-JAXAAY - ËSKËY !!
Qui dit mieux ?

D'abord 3 :
L'autre pour des médailles écrivait des poèmes.
Moi, MOI-BOUKI-JAXAAY – ËSKËY,
j’achète les médailles au bazar du monde !
Qui dit mieux ?

D’abord 4 :
L'autre a eu un coup d'état organisé par une personne.
Moi, MOI-BOUKI-JAXAAY, Je fais échouer un coup d’état virtuel organisé par personne !!
Qui dit mieux ?

D'abord 5 :
Le président Jongolor avait juste le camps Pénal.
Moi j’ai crée Kédoutanamo! Qui dit mieux ?

D'abord 5 bis
« Et pi, gayi », il est grand, grand, grand comme un « poto lampë » et il se pliait en 10 pour voyager dans un avion petit comme une pointe !
Moi je suis petit (un peu rek) mais je voyage dans une fusée de milliard de milliards !

D'abord 6 :
« Et pi, gayi », MOI-BOUKI-JAXAAY – ËSKËY, je suis ROI ! Le dernier roi de l'Afrique !
Les deux autres ... Ils n'étaient que prési ! « Et pi, gayi »... président africain !
« cëmbay» !

D'abord Ndeer
Bokassa, Duvalier, Mobutu... Ces modèles sont tous cadavérés ! Et Définitivement bien cadavérés !
Moi ...

Tationg! Là c'est compliqué…
Hé BIN !! EEEH ! Bingo …
MOI-BOUKI-JAXAAY – ËSKËY, j'ai trouvé !

Bokassa, Duvalier, Mobutu... (mes modèles) sont tous cadavérés, bien cadavérés !
Moi je fais décréter que je suis cadavéré (astafurlay !) et, Paix et salut sur moi!, je ressuscite 7 jours après AU T.G.M DE PARIS (Très Grande Mosquée de Paris) ! ...

« Tationg! ... ZÉ DI À PARIS ! PAS À ZOAL !! »

Qui dit mieux ?

Mowaye !
Avec ça on veut me virer alors que je prépare la cérémonie de baptême de ma deuxième naissance royale !
(Avec une date cette fois! )

Bon, passons aux choses sérieuses.
Jaxlé ou pas Jaxlé la date est fixée au 25 février Deux Mille, Deux Mille… Bon, pour les détails qui vivra verra !

Bon, passons aux choses concrètes.
Droit d’entrée seulement 25 millions ! (pour les miskines)...

Xulibët !!
Mowaye !

Barfiga appelle-moi Prince Bouki 2

Plus rapide que « les Ailes de Baxogne » (la fusée royale), Barfiga plonge dans les escaliers et revient avec Prince Bouki 2.

Prince BOUKI 2 :
Oui Papa Bouki !

BOUKI - JAXAAY :
Xana ils sont jaloux de ma deuxième jeunesse ?

Prince BOUKI 2 :
Papa Bouki ! Cela veux dire quoi « Xana » ?

BOUKI - JAXAAY :
Barfiga ! Boy bi degëgul wolof ?

BARFIGA :
Si, si, roi-président, Bouki 2 dal, dëmë kë rek peur !
Mais il connaît « Xalis » par cœur dé !

BOUKI - JAXAAY :
Hi ! Hi ! Hi!

BARFIGA :
Je fais rentrer le VIEUX DJINÉ ? Il attend depuis 6 ans !
BOUKI, n’est pas content, il passe sa longue langue sur ses lèvres sèches.

BOUKI-JAXAAY :
Bon ! bon ! Mais vite … avant que je ne change d’avis !

Plus rapide que « les Ailes de Baxogne » (la fusée royale), Barfiga plonge dans les escaliers et revient avec le VIEUX DJINÉ .

Barfiga avance vers son maître et place un miroir aux dorures fanées devant BOUKI

BOUKI-JAXAAY :
« Cheuteuteuteu ! » ...
Mais Barfiga, DJINÉ BI, ancien lë han !

BARFIGA :
C’est un dinosaurien vrai de vrai !

BOUKI-JAXAAY :
On dit DINOSAURE imbécile !




« MOI BOUKI-JAXAAY ! » :

ACTE 2 – SCENE 1 :

"QUANT BOUKI - JAXAAY, AU VOLANT DE SON « TRAMWAY »,
FAIT VISITER « SES GRANDS TRAVAUX » À ABDOU JAMBAR"


Bouki-Jaxaay, maman Bouki et enfants Bouki, sont assis devant un amoncellement de médailles.

Comme chaque nuit la famille Bouki astique consciencieusement le tas de médailles, glanées un peu partout sur la planète, avant de les ré accrocher, sur un énorme globe selon le pays d’origine.

Bouki-Jaxaay :
Mon Dieu ! Que la tâche est harassante !
Mais que faire la piètre qualité de ses médailles de pacotille rend ce travail indispensable au risque de les voir se transformer en un tas de rouille.
Si au moins les « surgë » étaient honnêtes !
Que né ni !
Tous des voleurs de la république.
Heureusement que vous avez comme roi « MOI-BOUKI-JAXAAY »
MOI ! Parce que c’est Moi !
JAXAAY ! Pour prendre de la hauteur…

Son fils Bouki 2, ânonne, en s’en léchant les babines.

Bouki 2 :
« Et BOUKI ! Pour bouffer tout ce qui bouge ! » ,

On en était là quand, tout à coup on frappe à la porte de la chambre royale …

Toc. Toc. Toc…

Bouki-Jaxaay :
Hi ! Un voleur qui frappe !
Vous avez entendu ?

Mais maman Bouki et enfants Bouki, n’ont rien entendu !

Toc. Toc. Toc…

La famille Bouki sursaute. Bouki-Jaxaay, qui est déjà en position d’attaque sous son lit, envoie maman Bouki en éclaireur.

Maman Bouki regarde par le trou de la serrure et se redresse soulagée.

Maman Bouki :
Hi ! Hi ! Hi !
Ce n’est que BARFAGA, mon petit sénégalais préféré !

Barfa est introduit dans le saint des saints.
Il jette un regard circulaire et ne voyant nulle part Bouki-Jaxaay, se met à quatre pattes et rejoint son maître sous le lit.

Bouki-Jaxaay :
Waw, Barfaga !
Je te dis « toussour » de frapper doucement…
Je ne suis pas sourd !
Bon. C’est quoi encore ?

Barfaga :
C’est … C’est …

Bouki-Jaxaay :
C’est quoi, Barfaga … Les criquets ?

Barfaga :
C’est plus grave ! … C’est …

Bouki-Jaxaay :
La marche rouge ?

Barfaga :
C’est plus grave ! … C’est …

Bouki-Jaxaay, les yeux brillants d’espoir, sourit…

Bouki-Jaxaay :
C’est quoi alors, tu me fais rek peur !
C’est mon sounami ?

Barfaga :
Deeeedeeeet ! C’est très grave ! … C’est …

Bouki-Jaxaay :
C’est « lan » Barfaga ?
Tu « wë » me « tiwé » xana ?

Barfaga :
Attrape mon bras pour prendre des forces et je te dis…

Bouki-Jaxaay, s’amarre solidement au buste solide de Barfaga et ferme les yeux…

Bouki-Jaxaay :
C’est bon !
Je suis « peré » !

Barfaga :
C’est Abdou Jambaar !

Bouki-Jaxaay :
Hi !

Maman Bouki et enfants Bouki se précipitent sous le lit avec des sauts de simsim et plongent la tête et les pieds de Bouki-Jaxaay dans l’eau.
Ils sont stupéfait quand au bout d’un instant Bouki-Jaxaay sort la tête de l’eau avec un sourire.

Bouki-Jaxaay :
C’est bon !
C’est très bon même !
J’ai la solution !

Maman Bouki, enfants Bouki et Barfaga, en choeur …

Maman Bouki, enfants Bouki et Barfaga :
La Solution !!?

Bouki-Jaxaay :
Oui !
La solution de la solution de la solution !
Ëskey !!

Et voila qu’ils quittent tous le « sous le lit ».
Bouki-Jaxaay pointe le doigt vers son Globe géant…

Bouki-Jaxaay :
Bouki 2 prend l’échelle, et donne- moi la médaille de la RATP, là-bas !
Je vais conduire moi-même mon tramway et faire le tour du pays pour montrer a…
Pour montrer a… aaaaaa..

Barfaga :
Abdou Jambaar !

Bouki-Jaxaay :
Hi !

Et voilà encore Bouki-Jaxaay dans les pommes !

Mais hé.. Tationg ! Pas pour longtemps. Il se relève… Prend sa médaille de la RATP, son permis de 1er roi conducteur en chef de tramway virtuel, son sifflet de 1er roi chef de gare et ... une longue, longue miche de pain que son peuple de crève la faim lui a offert en l'an machin.

Il lève la miche-souvenir et les larmes aux yeux s’adresse à ses zouaves...

Bouki-Jaxaay :
N’oubliez jamais qu’on a eu faim !
N’est ce pas Barfaga ?

Barfaga :
Oui!
Très faim même !

Bouki-Jaxaay :
C’est pourquoi, il faut…

Bouki 2 :
Manger ! Encore manger !

Bouki-Jaxaay :
Toussour manssé !

Puis, comme seul lui sait le faire, il remonte ses bretelles et va affronter ABDOU JAMBAR.

Bouki-Jaxaay :
Eskëy ! Alibabakumba « celui qui sait même fabriquer un homme ! »
Je suis le plus fort !
À nous deux Abdou … Heum !
À nous deux Abdou … Hé bin … C’est à dire…

Bouki,-Jaxaay semble voir un bout d’ombre au fond du couloir…

Bouki-Jaxaay :
Hé nga né lan yaw ?
HA bon dagëmay espionner ?
TATIONG ou KEDEGOU !
Jusqu’à la mort !

Barfaga :
C’est pas Abdou dé !
C’est moi Barfaga !

Bouki-Jaxaay :
Tiitël ga ma way !
Imbécile !

(A suivre)


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